Yves Rousset-Rouard, Fondateur du Jardin Botanique.
À l’âge de 12 ans j’ai pris conscience de l’existence d’un jardin alpin dans le village de Samoëns, en Haute Savoie où nous avions l’habitude de passer nos vacances d’été et d’hiver. L’histoire de ce jardin m’avait étonné pour ne pas dire fasciné puisque toute ma vie j’ai attendu l’opportunité de concevoir un jardin de plantes médicinales, de plantes aromatiques, de plantes sauvages mais comestibles et de plantes magiques, assez grand, assez beau, assez exemplaire pour être comparé aux plus beaux jardins de France et d’Europe. Projet bien sûr un peu fou, certainement ambitieux, mais l’existence de la plupart des jardins qui font la réputation de nos régions sont nés d’un rêve, d’une volonté, d’une ambition et se sont imposés naturellement au cours des années.
L’histoire de La Jaÿsinia, puisque c’est le nom de ce jardin alpin, mérite d’être connue. Elle est belle !
Une jeune fille avait l’habitude de promener son troupeau de chèvres dans des espaces escarpés proche du centre de Samoëns. À l’âge adulte elle décida de partir pour Paris afin de tenter sa chance et de gagner sa vie comme vendeuse. Elle rencontra un jeune homme. Ils tombèrent amoureux et décidèrent de se marier, lui s’appelait Ernest Cognac, et elle, Marie-Louise Jay. L’alliance de monsieur et madame Cognac-Jay fut l’annonce du succès, à force de travail et d’abnégation, ils fondèrent La Samaritaine puis à la fin de 19è siècle et au 20è siècle allait devenir une enseigne et une institution. En reconnaissance pour son village natal, madame Jay offrit un jardin alpin à l’endroit même où elle promenait ses chèvres.
Aujourd’hui ce jardin est géré par le jardin des plantes de Paris : 5000 plantes font la joie de tous les visiteurs, c’est une réussite.
Ce geste altruiste a émerveillé l’enfant que j’étais et j’ai le plaisir aujourd’hui de vous accueillir dans le jardin botanique de La Citadelle. Vous allez découvrir la naissance d’un concept, d’un espace pédagogique, d’un espace de détente, d’un site exceptionnel.
Il faudra encore du temps pour que la nature s’épanouisse complètement et que la totalité des cinq hectares du jardin soient organisés.
Ici c’est le végétal qui s’impose ! L’homme n’est que le serviteur et le temps qui s’écoule son allié.
Lorsque j’ai créé le Domaine de La Citadelle poursuivant un autre rêve, j’ai découvert en 1990, complètement cachées dans la forêt, des terrasses avec des murs considérables. À ce moment, j’ai imaginé le jardin de mes rêves mais j’ai attendu que le vignoble soit bénéfique pour lancer un nouveau défi.
Une nouvelle aventure commence ! Yves Rousset-Rouard